http://www.lamediatheque.be/travers_sons/0103PW03.html Instrument populaire par excellence, la vielle à roue fit au XVIIIe siècle une brève incursion dans le domaine de la musique classique avant de réintégrer le champ de la musique traditionnelle. En effet, vers 1720, elle bénéficia d'une sorte d'amnistie comme, du reste, plusieurs instruments qui acquirent, à cette époque, leurs lettres de noblesse, violon, hautbois, trompette, et s'immiscèrent peu à peu dans l'ensemble instrumental classique. À son tour, la vielle à roue apparaît, elle-aussi, dans le répertoire classique. Tout d'abord, sa sonorité se mêle discrètement aux autres instruments, apportant une petite note gentiment canaille au milieu de quelque divertissement de cour. Plus tard, l'instrument fit la conquête des classes plus aisées, voire même de l'aristocratie, et quelques compositeurs lui dédièrent des pages dont l'écriture n'a rien à envier à celles de leurs contemporaines pour flûte ou violon. Parmi eux, citons Michel Corrette qui, en 1783, écrivit une méthode intitulée "La Belle Vielleuse". Spécialistes de l'instrument, formés entre autres à l'école de Valentin Clastrier, Matthias Loibner et Riccardo Delfino nous proposent ici une série de maîtres totalement oubliés, à l'exception de Naudot. Sonates savoureuses, d'esprit pastoral, souvent exigeantes pour leurs interprètes dont elles éprouvent toute la virtuosité. Sans nous pencher ici sur la biographie de ces compositeurs dont l'importance tient dans leur contribution au répertoire de la vielle à roue, retenons la diversité de ces pages, la fraîcheur des unes avec les délicieux dialogues qui se nouent entre les solistes, la grandeur et la noblesse des autres. Enfin, la vivacité et le caractère dansant qui sont le commun dénominateur à ces musiques brillamment interprétées, condition indispensable pour éviter l'écueil de la monotonie, redoutable lorsqu'il s'agit de sonorités aussi particulières. PW